Le Principe de Générosité

Ours blanc

Version Janvier 2016

La présente fiche est une nouvelle version très différente de la première par ses fondements scientifiques, sinon par ses conclusions.

En effet, il s’avère que les publications scientifiques sur lesquelles je m’étais fondées pour la première version, non seulement n’ont plus cours,

mais se sont révélées erronées dans leurs conclusions. L’existence d’une « phase atlantique », terme qui n’est plus usité, présentant un réchauffement planétaire

 tel qu’on nous le promet pour la fin du XXIème siècle n’a pas eu lieu il y a 7000 ans comme cela avait été dit. Sinon, il aurait eu des conséquences qui seraient bien visibles

sur les glaciers du Groenland ou sur les sols gelées de Sibérie ou d’ailleurs.

 

Je prie les lecteurs de m’excuser pour cette évolution mais c’est le prix à payer si l’on veut réaliser des synthèses.

Dans notre siècle d’hyperspécialisation, celles-ci manquent cruellement mais quand on en tente une, il faut se faire à l’idée qu’elle ne saurait intégrer

toutes les connaissances actuelles dans toutes leurs finesses et qu’elle ne pourra donc qu’être évolutive au fil du développement de la recherche

et de l’accès souvent difficile aux résultats de celle-ci.

 

Pourquoi pas les ours blancs ?

 

Le cas de ce sympathique ( ?) animal nous changera des austères digressions sur la croissance, les explosions de population ou l’individualisme ! Et puis, il est très riche d’enseignements… qui nous ramèneront bien vite à nos autres propos.

 

Ce plantigrade, compagnon d’enfance en peluche pour beaucoup d’entre nous, a accumulé un capital de sympathie qui ne devrait pas nous faire oublier qu’il s’agit d’un fauve redoutable pour notre espèce. Toujours est-il que son espèce serait menacée d’extinction. La sympathie aidant, voici un thème médiatique bien propre à appuyer les campagnes des écologistes, tout particulièrement de ceux qui se préoccupent plus de politique ou de stratégie que de l’état général de la nature.

 

Et en plus, c’est vrai ! Il est bien menacé d’extinction ! La fonte des glaces de l’Arctique en est désignée comme cause. De là à en faire un cheval de bataille contre les gaz à effets de serre, il n’y a qu’un pas. Mais en réalité, la situation est plus complexe que ne le ferait croire cette analyse simpliste. Qu’on me comprenne bien : je ne prétends nullement justifier cette gabegie qui conduit à déverser des tonnes de gaz carbonique dans l’atmosphère pour consommer, donc gaspiller plus, bien au contraire. Mais enfin, ce n’est pas une raison pour bâcler l’analyse des phénomènes sous prétexte que l’on tient un argument politiquement efficace. Alors, que nous cache cet ours blanc qui montre le bout de sa truffe à tout propos dans les médias ? L’ours blanc nous cacherait-il la banquise ?

 

Il était une fois il y a 7000 ans… l’optimum climatique holocène.

 

Il est bien connu de tous les spécialistes qui veulent bien s’en soucier, c’est-à-dire peu de monde, qu’entre 7000 et 5000 ans avant notre époque, se situe un épisode baptisé « optimum climatique holocène » Cet épisode climatique correspond à un maximum des températures dans nos régions au cours du réchauffement qui a suivi la dernière période glaciaire. Celle-ci s’est terminée il y a environ 11500 ans. Les détails des variations climatiques pendant ces deux millénaires ne sont pas vraiment connus et elles sont surtout localisées dans ce que nous appelons maintenant « zones tempérées » de l’hémisphère nord. S’il faisait semble-t-il bien plus chaud dans notre partie de l’Europe voire peut-être dans la partie correspondante de l’Amérique du Nord, ce n’est pas pour cela que la couverture de glaces du Groenland ou les sols gelés de Sibérie avaient fondu de manière significative, contrairement à ce que certaines publications scientifiques un peu anciennes laissaient penser.

 

Mais l’ours blanc dans tout cela ? Les zones couvertes de glaces durant la glaciation avaient très largement régressé. En tout cas, l’ours existait depuis bien longtemps et n’a pas disparu à ce moment : une espèce n’apparaît pas en sept mille ans. A cette occasion, il s’est certainement réfugié là où il le pouvait : terres fermes émergées et plus ou moins gelées des pays du nord (pour garder une température suffisamment froide pour sa survie), reliquats de banquise dont on ne connaît pas l’extension, etc.. En gros les zones où il continue à vivre actuellement avec une extension plus ou moins grande et inconnue vers le sud. L’homme de l’époque, le néolithique, ne disposait pas de fusils pour l’éliminer et surtout, n’était pas présent par milliards sur la planète. Les deux espèces ont donc dû mener une « coexistence pacifique », avec sans doute quelques accidents de parcours, quelques « incidents de frontière », ours mangeant un homme du néolithique, hommes du néolithiques faisant un festin d’ours…

 

Actuellement, quand des ours blancs entament une descente vers le sud pour chercher une terre ferme, un « plancher des ours » qui ne fonde pas, ils arrivent automatiquement chez l’homme autoproclamé moderne. Celui-ci ne supporte pas l’idée de se faire dévorer, lui ou ses enfants… ce qui se comprend… Il les tue donc ou du moins les rejette vers le nord où ils n’ont plus où vivre, le résultat est le même. Les médias s’en font aussitôt l’écho. Une larme sur les pauvres ours tués, une légère critique pour ceux qui les ont tués… et aussitôt la litanie : la glace fond à cause des gaz à effets de serre et les ours vont disparaître de ce fait… « Pensez aux ours et conduisez votre gros 4x4 10km/h moins vite, c’est bon pour la planète !... »

 

La prolifération de l’espèce humaine.

 

Rattachons donc les effets à leurs causes ! Non, ce ne sont pas les gaz à effet de serre qui vont faire disparaître l’ours blanc ! C’est la prolifération démesurée de l’espèce humaine qui produit à la fois des gaz à effets de serre en quantité insupportable, provoquant un réchauffement climatique, mais entraîne aussi l’occupation de toutes les terres disponibles… y compris les « terres-refuges à ours ». Cela, personne ne le dit. On vous dit au contraire que pour d’obscures raisons économiques, il faut avoir encore plus d’enfants, ne serait-ce que pour payer nos retraites. En un mot, si notre technologie a progressé depuis le néolithique, nous sommes restés avec des schémas mentaux obscurantistes qui veulent que pour pouvoir vivre sa vieillesse, il faut avoir beaucoup d’enfants dont certains pourront subvenir à nos besoins. Un individu produit beaucoup plus mais ne saurait produire pour nourrir plusieurs vieillards. Quelle absurdité ! Que ce soit au nom de convictions religieuses, par adoration de ce dieu qu’est l’argent et dont l’un des avatars s’appelle « croissance », ou simplement par bêtise ou individualisme, nous allons de toute façon démographiquement à rebours de ce qu’il serait urgent de faire… Cela ne serait pas facile... mais sommes-nous des êtres doués d’intelligence comme nous le prétendons ?

 

Quelques corollaires.

 

Il y a plusieurs leçons à tirer de tout cela par-delà celle bien réelle mais simpliste de dire qu’il faut réduire les gaz à effets de serre :

            -nous percevons à travers ces malheureux ours combien le discours médiatique et la recherche du spectaculaire appauvrissent notre compréhension du monde ; et si nous éduquions nos enfants pour qu’eux au moins sachent décrypter les discours biaisés et squelettiques des médias et des politiciens ? Ne perdons pas de vue que ce genre de discours appauvri est le propre du populisme et débouche sur tous les fascismes, qu’ils soient étiquetés à droite ou à gauche…

            -nous retrouvons encore et toujours, à la source de tous nos malheurs, cette explosion de la population humaine que je décris largement dans le texte de mon essai ;

            -nous trouvons également une pauvreté des connaissances sur deux plans aussi fondamentaux l’un que l’autre :

                        -sur le plan politique : nos politiciens et leurs conseillers, à partir du moment où ils entrent dans cette mouvance, n’ont plus le temps de réfléchir et de se documenter sur les progrès de la connaissance, s’ils l’avaient fait avant… ; ils ne peuvent donc que tenir des discours pauvres et en retard sur la situation ; l’exemple des votes concernant la constitution puis le traité européen le montre bien, le peuple qui s’exprime par la démocratie a dit « non » car il est paradoxalement plus conscient de la situation que la plupart des hommes politiques qui sont pourtant placés aux premières loges… et qui, au passage, prétendent le contraire de ce que j’écris ici… le peuple serait en retard…

                        -sur le plan scientifique, l’extrême spécialisation fait que plus personne, ou presque, n’appréhende toutes les facettes d’un phénomène, surtout quand ce phénomène, lié à l’écologie, met en jeu des disciplines réputées très différentes ; le « cas de l’ours blanc » nécessite une synthèse entre climatologie, zoologie, préhistoire, sociologie (des hommes qui se trouvent confrontés aux déplacements de l’animal et ne sont pas prêts à l’accueillir, et pour cause !), etc. Il n’est donc du ressort de personne en particulier, tout le monde peut se l’approprier et prouver n’importe quoi et son contraire. Il s’agirait de « faire de l’écologie » au sens propre du terme, au sens scientifique. Hélas, ce terme a été confisqué par des politiciens dont les dents sont longues mais dont les connaissances sur le sujet sont le plus souvent squelettiques voire inexistantes... Ils en ont fait l’outil d’un populisme qui prétend résoudre tous les problèmes avec quelques actions caricaturales : diminution des gaz à effets de serre, réduction puis suppression du nucléaire, sensibilisation du public par des « actions médiatiques » spectaculaires à coups d’hélicoptères ou d’avions débarquant dans des zones fragiles, etc. Ces actions sont certes en général plus utiles que nuisibles, mais le mal est beaucoup plus profond. Voulons-nous prendre le problème à bras le corps ou attendons nous que des guerres ou des épidémies catastrophiques résolvent à notre place par une hécatombe le problème que nous ne voulons pas voir : celui de la surpopulation délirante ?

 

Au demeurant, je n’ai pas la prétention de traiter le sujet précis de l’ours blanc mieux que d’autres… mais j’espère que cela aura au moins alimenté vos propres réflexions et accru votre curiosité scientifique, vous incitant à aller plus loin que ce que vous instillent les médias et les discours officiels …